Le visage des candidat.e.s se transforme au gré des tendances observées sur le marché du travail. En tant qu’employeur qui embauche, vous devez en connaître les traits pour pouvoir faire des offres d’emploi qui intéressent et rejoignent les candidat.e.s.
Consultez le bref portrait de 7 candidat.e.s fictif.ive.s pour comprendre ce que les employé.e.s recherchent dans leur travail en 2023!
Yasmina, 28 ans
Maxime personnelle : « Go with the flow. »
S’il y a une chose que Yasmina a apprise durant la pandémie, c’est qu’elle a besoin d’air, au travail comme dans la vie. Avant mars 2020, elle occupait un emploi à horaire fixe au centre-ville. Même si ses tâches la stimulaient beaucoup, elle n’était pas toujours motivée à les accomplir ou à se déplacer au bureau. Du coup, elle se disait qu’elle n’était peut-être pas à sa place…
Puis, la pandémie a frappé et Yasmina a été appelée à travailler de chez elle plus souvent qu’à son tour. Dans tout ce chamboulement, elle a même pu commencer à moduler son horaire. Yasmina a compris à ce moment qu’elle était particulièrement efficace lorsqu’elle travaillait par blocs d’heures plutôt que 8 h par jour coupées par une pause-dîner. Elle s’est aussi rendu compte que travailler dans le bruit ambiant d’un café près de chez elle lui convenait plus que parmi les photocopieurs et les collègues au bureau.
Au final, Yasmina et son employeur ont appris que la flexibilité au travail, c’est un atout majeur!
- Selon le sondage Future Forum Pulse mené à l’hiver 2022-2023, le personnel dont l’horaire de travail est rigide est 2,5 fois plus susceptible de chercher un nouvel emploi au cours de l’année que le personnel qui bénéficie d’une bonne flexibilité à ce chapitre.
Jonathan, 37 ans
Maxime personnelle : « Lentement, mais sûrement. »
Jonathan travaille pour la même organisation depuis 8 ans. Au départ, il s’est fait embaucher dans un poste d’entrée avec l’espoir de gravir les échelons lentement, mais sûrement, et de voir sa rémunération et ses conditions refléter cette progression et récompenser ses efforts soutenus.
Ça ne s’est malheureusement pas passé comme il l’espérait. Son entourage professionnel pourrait en témoigner : Jonathan a changé. Il est passé du collègue très présent et motivé au gars qu’on voit peu et qui n’en fait jamais plus qu’il n’en faut. Ce n’est pas qu’il travaille mal; c’est simplement qu’il fait le strict minimum.
Si son employeur le questionnait au sujet de ce changement d’attitude, Jonathan pourrait lui expliquer que la démission silencieuse (quiet quitting) dont il fait preuve est la suite logique de son ras-le-bol : il en a eu assez de s’investir pleinement au travail et de ne pas obtenir en retour une considération équivalente, que ce soit par le paiement de ses heures supplémentaires, de la reconnaissance ou une promotion. Il lui dirait aussi qu’il reste à l’emploi parce qu’une partie de lui espère toujours que les choses s’améliorent…
- Selon la firme Gallup, 18 % de la main-d’œuvre serait actuellement désengagée.
Ji Eun (Rita), 20 ans
Maxime personnelle : « Il revient à chacun de tracer son destin. »
En avril dernier, le marché de l’emploi ouvrait grand ses portes à Ji Eun, qui venait tout juste d’obtenir sa technique en soins infirmiers. Enthousiaste à l’idée d’enfin commencer sa carrière, iel a posé sa candidature à plusieurs emplois.
Ji Eun a même réussi à décrocher non pas une, mais deux offres d’emploi! Le hic : iel avait déjà accepté la première offre et avait même fait quelques quarts de travail dans son nouveau milieu professionnel quand la seconde offre, qui répondait davantage à ses besoins, s’est pointée. Ji Eun l’a acceptée en se disant qu’il lui revenait de veiller à ses intérêts… mais était trop mal à l’aise pour avertir le premier employeur de sa défection.
Ainsi, Ji Eun a contribué au phénomène de plus en plus fréquent qu’est la fantomisation (ghosting), c’est-à-dire lorsqu’un.e employé.e., sans avertissement, ne se présente pas au travail.
- L’intégration d’un.e nouvel.le employé.e débute dès l’acceptation de l’offre! Si vous maintenez la communication dès l’offre jusqu’au premier jour à l’emploi et que vous avez un programme d’intégration robuste, vous augmenterez l’engagement de vos candidat.e.s et réduirez le phénomène de fantomisation.
Louis, 32 ans
Maxime personnelle : « Ça prend de tout pour faire un monde. »
Depuis tout petit, Louis adore le monde : les petits, les grands, les plus jeunes, les plus vieux, les introvertis, les extravertis… Tout le monde!
Rien d’étonnant à ce que Louis aime beaucoup échanger avec ses collègues. Il aime comment la discussion lui permet de constater leurs ressemblances et d’apprécier leurs différences. C’est d’ailleurs dans un milieu éclectique qu’il se sent le mieux, parmi des gens de partout, aux trajets divers et à l’histoire de vie souvent loin de la sienne. Selon Louis, il n’y a pas mieux comme moyen de grandir que d’aller à la rencontre de cette richesse humaine.
Ainsi, le milieu de travail où tout le monde se ressemble, trop peu pour lui! Louis veut de la diversité et de l’inclusion dans son environnement professionnel. C’est vraiment important pour lui que son employeur tienne compte de l’EDI (équité, diversité, inclusion) pour embaucher et même, si possible, qu’il s’implique socialement à ce chapitre.
- Selon une étude de Glassdoor, 67 % des candidat.e.s disent que la diversité est importante dans leur décision quand vient le temps de choisir un emploi.
Francine, 56 ans
Maxime personnelle : « Tout est une question d’équilibre. »
Francine est bien installée dans la vie : amis, famille, travail, maison, loisirs, tout va bien et est au beau fixe. Quand le télétravail s’est imposé pendant le confinement, elle a accueilli le tout avec sérénité et a même pris plaisir à aménager un bureau chez elle pour les besoins de la cause.
Depuis le retour à la normale, son employeur souhaiterait que les employé.e.s reviennent physiquement au travail, mais Francine préfère rester chez elle, dans le confort de son espace personnel. Elle trouve qu’au bureau, l’environnement n’est pas accueillant, alors pourquoi prendre la peine de s’y déplacer? En plus, de chez elle, elle arrive à jouer un peu plus avec son horaire, ce qui facilite sa prise de rendez-vous mensuels chez l’acupuncteur.
Elle admet que son foyer ne lui offre pas la proximité avec les collègues, mais elle ne la trouve pas tant que ça non plus au bureau, puisque tout le monde est dans son cubicule la plupart du temps. Dans le fond, ce qui lui plairait bien, ce serait de retrouver ses collègues en personne le temps d’une activité sociale ou d’une rencontre d’équipe permettant d’échanger des idées.
Si son patron pouvait réaménager les lieux pour les rendre plus attrayants, confortables et conçus pour stimuler les échanges humains et faciliter les rencontres d’équipe, Francine aurait envie de se rendre physiquement au bureau plus souvent. Pas tout le temps, mais plus souvent. Elle se dit qu’un petit mélange de télétravail et de travail sur place, ça ne lui ferait pas de tort!
- Le consultant en ressources humaines Daniel a expliqué au quotidien Le Soleil que les employé.e.s « ne veulent pas retourner au bureau pour faire les mêmes tâches qu’en télétravail. Il faut qu’il y ait une motivation pour faire la route. »
Youssef, 44 ans
Maxime personnelle : « L’argent ne fait pas le bonheur, mais ça aide. »
Comme tout le monde, Youssef a des impondérables financiers : entre l’hypothèque, le prêt auto, les dépenses pour les enfants et les placements pour ses vieux jours, l’enveloppe réservée aux loisirs se fait modeste, d’autant plus que le coût de la vie a fait un gros bond en 2022.
Et comme tout le monde, Youssef veut un salaire qui soit à la hauteur de ses compétences et qui s’ajuste à sa valeur dans le milieu et à l’expérience qu’il acquiert année après année. Il ne dirait pas non à un boni non plus.
Youssef envisage donc de changer d’emploi pour se faire accorder un meilleur salaire, mais il est conscient que l’argent, ce n’est pas tout; ainsi, il reste ouvert à accepter moins si le poste et l’organisation lui offrent globalement beaucoup sur d’autres plans.
- Si vous êtes plus limité en termes de budget et ne pouvez garantir une rémunération à la hauteur du marché, assurez-vous de trouver d’autres façons d’attirer et de satisfaire les candidat.e.s comme un nombre généreux de semaines de vacances.
Kristina, 40 ans
Maxime personnelle : « À bas la pression! »
Quand la quarantaine a frappé à la porte, Kristina a pris des résolutions pour la suite de sa carrière. Elle a décidé de quitter son emploi actuel et de se replacer les pieds dans une organisation qui valorise le bien-être. Son bien-être et celui de toute l’équipe de travail.
C’est qu’elle a déjà trop donné à des milieux de travail à la culture toxique, où les employé.e.s se font constamment pousser dans le dos et ne sont pas écouté.e.s. Cette fois, elle veut trouver une organisation pour qui la santé mentale, la conciliation vie personnelle-vie professionnelle, la reconnaissance du personnel et un mode de gestion collaboratif sont des priorités.
Elle compte profiter de l’entrevue pour clarifier les attentes de son éventuel.le patron.ne à son égard et évaluer la capacité de l’organisation à écouter ses besoins. Elle sait que si elle trouve une oreille attentive chez son patron, elle se sentira forcément plus engagée et livrera de meilleurs résultats.
- Astuce : le personnel en contact direct avec une clientèle affectée par des problématiques importantes est plus susceptible de vivre de la détresse psychologique. Veillez à lui offrir du soutien pour prévenir l’épuisement professionnel. LÉO Soutien psychologique est un service gratuit visant à soutenir les OBNL en ce sens.
Maintenant que vous connaissez un peu mieux l’état actuel du marché du travail et les désirs du personnel, vous êtes à même d’en tenir compte dans vos pratiques de recrutement… Psitt! On vous revient avec plein d’astuces pour attirer les talents en tenant compte de ces tendances dans un prochain article